TOUT SAVOIR SUR L'AUTOFOCUS !

TOUT SAVOIR SUR L'AUTOFOCUS

 

Abordons aujourd'hui le sujet crucial pour réussir tes photos en toutes circonstances : l’autofocus.

 

Nous l'utilisons partout, tout le temps et pourtant il reste parfois un peu mystérieux.

 

Je vais essayer de démystifier un peu ce sujet en t'apportant quelques informations utiles. 

 

1. Comment fonctionne un autofocus

C’est un véritable système de détection qui analyse la scène pour faire le point avec précision. Il existe deux grandes technologies, selon le type d’appareil :

 

- Sur les reflex : l'autofocus fonctionne par détection de phase. 

 

  • Quand tu regardes dans le viseur optique, un miroir envoie une partie de la lumière vers un capteur AF dédié.

  • Ce système compare deux images (comme le ferait un télémètre) pour savoir si le sujet est en avant ou en arrière du point net.

  • Il est rapide et efficace, surtout pour les sujets en mouvement

 

- Sur les hybrides : l'autofocus fonctionne par détection de contraste ou hybride

 

  • L’AF par contraste mesure la netteté directement sur le capteur. Il cherche le point où le contraste est le plus élevé.

  • Il est très précis, mais parfois lent (surtout en basse lumière).

  • Les boîtiers modernes utilisent désormais un AF hybride : combinaison de la détection de phase intégrée au capteur + détection de contraste pour plus de fiabilité.

 

Quels systèmes sont les plus performants ?

Les meilleurs résultats aujourd’hui viennent des systèmes hybrides avec détection de phase intégrée au capteur

 

On les retrouve sur les boîtiers mirrorless récents, qui offrent :

 

  • Un suivi des yeux ultra efficace (eye tracking),

  • La reconnaissance intelligente des sujets (humains, animaux, véhicules),

  • Une performance bluffante en vidéo comme en photo.

 

Les boîtiers professionnels reflex ou hybrides haut de gamme proposent aussi des collimateurs ultra sensibles, parfois capables de faire le point à -6 EV (presque dans le noir !).

 

A retenir donc

 

  • L’AF par détection de phase est le plus rapide pour l’action.

  • L’AF par contraste est le plus précis pour les sujets fixes.

  • L’AF hybride combine les deux pour le meilleur des deux mondes.

 

2. Quand utiliser l'autofocus. 

Dans la très grande majorité des situations, l'autofocus est un allié précieux qui donnera d'excellents résultats. 

Il est rapide, souvent très précis, et te permet de te concentrer sur la composition sans te soucier de la mise au point.

 

Il est donc particulièrement utile :

  • En photo de rue ou de reportage, quand tout bouge vite.

  • En portrait, pour faire une mise au point précise sur les yeux.

  • En sport ou en animalier, où les sujets sont souvent imprévisibles.

 

Mais il y a des exceptions ! 

L’AF peut peiner dans des environnements peu contrastés (brouillard, basse lumière), ou sur des sujets sans texture (un mur blanc, par exemple). Dans ces cas, on peut préférer la mise au point manuelle.

 

3. Les différents modes autofocus.

Voici les trois grands modes que tu trouveras sur la plupart des boîtiers :

  • AF-S (ou One Shot chez Canon) : mise au point simple. Idéal pour les sujets statiques (portrait, paysage par exemple).

  • AF-C (ou AI Servo) : mise au point continue. Le boîtier suit le sujet tant que vous appuyez à mi-course et la mise au point s'effectue même si la distance entre toi et le sujet t varie. Il est donc à privilégier pour les sujets en mouvement.

  • AF-A (ou AI Focus) : le boîtier choisit entre AF-S et AF-C selon la situation. Pratique au début, mais vite limité. On recommande de choisir manuellement selon vos besoins.

 

Astuce : certains hybrides proposent aussi des modes intelligents (détection des visages, des yeux, voire des animaux ou véhicules). Teste-les, ils font souvent des merveilles !

 

4. Le choix des collimateurs :

Les collimateurs sont les points que l’autofocus utilise pour "accrocher" la netteté.

Tu peux: 

  • Laisser le boîtier choisir tout seul (pratique mais imprévisible),

  • Choisir un seul collimateur pour une précision maximale (très utile en portrait),

  • Utiliser un groupe de collimateurs ou une zone dynamique pour les sujets mobiles.

Combien de collimateurs choisir ?

  • Un seul : si ton sujet est statique ou si tu veux  une netteté ultra précise (sur les yeux, par exemple).

  • Une petite zone : si le sujet bouge un peu.

  • Large zone ou automatique : si vous photographiez un coureur, un oiseau en vol, etc.

 

A retenir: plus le sujet a un déplacement rapide et erratique, plus il faut un nombre de collimateurs élevés. 

 

5. Les limites de l’autofocus (et comment les contourner)

L’autofocus, aussi performant soit-il, a ses faiblesses :

  1. Manque de lumière ou de contraste:  utilise une lampe d’assistance (ou préfère la MAP manuelle.

  2. Sujets peu définis: recherche un bord contrasté (jonction entre deux couleurs différentes par exemple) ou une zone de texture (vêtements, yeux, etc.).

  3. Vitre ou grillage entre vous et le sujet: passe en mise au point manuelle pour éviter que l’AF ne fasse la MAP sur le premier plan. 

 

Conclusion: 

L’autofocus est un outil formidable, mais il n’est pas magique...

Une bonne compréhension de son fonctionnement va probablement te permettre de gagner en confiance et en réactivité.

Et bien sûr, pratique ! Plus tu testeras, plus tu sauras  quand et comment faire confiance à l’AF ! 

 

Dernier conseil: n'hésite pas à vérifier la netteté d'une photo à laquelle tu tiens particulièrement (notamment bien sûr dans le cas de scènes fixes). Pour cela utilise le live view et agrandi l'image...